Il fût un temps où les gens appréciaient regarder la terre, la sentir, la prendre dans leurs mains, et la comprendre, pour savoir quel type de céréales, fruits, légumes, elle aimerait apporter à l’homme.
Et depuis prêt d’un siècle, l’homme semble avoir oublié cela, il pense que le fruit qui sort de ce sol est forcément bon, puisqu’il porte l’étiquette de l’appellation ou d’une zone de production renommée. Le sol est là depuis plus de temps que l’homme, et il caractérise le fruit qu’il va porter par sa constitution physique, sa capacité à résister aux intempéries, à laisser filtrer l’eau ou au contraire à la maintenir sous sa jupe, à son exposition, etc etc … Il n’apporte à la terre que ses propres produits, qui éliminent joyeusement les herbes qui poussent, et qui l’aideraient, s’il prenait le temps de les regarder, à déterminer de quoi souffre le sol, et dans quelle santé il se trouvé.
Il était donc urgent pour moi de le connaitre, non en apparence, comme tous peuvent le connaitre, mais en constitution, Un travail qui nous replonge dans nos origines, et qui peut nous faire mal lorsque nous découvrons un sol malade, ou au contraire, nous apporter pleine satisfaction à la vue de toute la vie microbienne qui s’agite sous nos pieds de vignes, pour leur donner l’air, la matière, et la structure qu’elle a besoin, pour nous fournir … du bon vin.
Pour ce travail, un spécialiste des sols est venu avec moi dans les trous que j’avais réalisé la veille avec Franck, afin de m’aider à analyser l’aspect physique, mais aussi et surtout, le besoin de la terre, et la vie qui l’habite.
Voici quelques photos de la réalisation de ces trous, avec notre nouveau petit tracteur, acheté pour l’occasion ! … Merci les enfants, pour une fois que le père Noël peut me servir à moi aussi ...
Pour illustrer cet exemple, je vais prendre volontairement une photo d’un sol qui souffre depuis quelques années, et que nous devons soigner. Ce sol souffrait par son incapacité à laisser passer l’eau, qui avait tendance, malgré la constitution sableuse du sol de surface (sable = très filtrant), à ne pas laisser passer l’eau. Ce trou nous a révélé ce que nos ancêtres savaient naturellement, le sable de surface, qui descend jusqu’à 1 mètre de profondeur, laissait passer l’eau jusqu’à la seconde couche argileuse. Cet argile dense, peu filtrant, bloquait l’accès de l’eau, et laissait le sable se gorger d’eau engendrant alors une humidité de surface, et obligeant aux racine à remonter pour ne pas subir d’asphyxie (on peut voir ces racines sur le haut de la photo ci-dessous). A nous maintenant d’enlever cet eau, par drainage, en implantant un tuyau au niveau de l’argile et en bas de la pente, pour récupérer cet eau et laisser les racine s’enrichir de la complexité du sous sol argileux. Un travail qui n’est pas nécessaire pour beaucoup, mais qui est inévitable, si nous tenons à obtenir des vins révélateurs de la complexité de notre terroir de Merfy.
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