La vigne, à
cette période de l’année, prend le soleil, ou plutôt essaye … Les raisins
grossissent alors que les feuilles travaillent par photosynthèse, pour apporter
au grappes, le sucres nécessaires à leur maturation. Le pousse de la vigne est à
ce stade terminée, et tout le travail s’oriente vers les grappes. Quand à nous,
vignerons, notre travail est de suivre cette évolution, d’essayer de ne pas
trop déranger la vigne, ou alors, exceptionnellement, de passer pour couper les
herbes folles qui viendraient empêcher les grappes et les feuilles de prendre
le soleil. Voila donc le seul travail que je m’autorise en ce moment, avec l’aide
de l’équipe : Passer au « rotofil » dans les vignes, afin de
couper les herbes gênantes.
Hors de
question de passer un tracteur pour labourer et ainsi éliminer ces herbes, car
à ce stade, et ce depuis le 14 Juillet, il est fortement déconseillé de toucher
au sol. Un labour / binage à ce stade engendrerait une surnutrition de la vigne par
la minéralisation des éléments qu’elle absorbe dans le sol, qui mène tout droit
à la pourriture prématurée des raisins.
Les trois
cépages de la maison se dévoilent de différentes manières, le premier dans la
course à la maturité est comme souvent, le Meunier, petit bonhomme discret, de
petite taille, mais qui a du bien manger cette année. Sa pellicule est dans les
sols à tendance calcaire, moins fine que dans les sols sableux, le sucre est
déjà bien présent, mais la finesse que montre le meunier certaines années ne
semble pas être de la partie. Il est cependant bien gourmand en bouche, et risque
de nous surprendre par des notes originales et grasses.
Le Pinot
noir suit de prêt le meunier, avec des grappes bien plus allongées. Les grappes
occupent de la place, mais ne sont pas stressées, j’entends par là qu’elles ne
sont pas compactent, et montrent un potentiel d’évolution sur la longueur. Tant
mieux ! Les pellicules sont fines, et les jus très fins, avec une belle
fraicheur en bouche. Cela peut basculer, mais pour le moment, il nous réserve
de belles surprises !
Le
Chardonnay est vraiment le fainéant de la maison. Je vous dis ca avec cœur, les
bras m’en tombent. Il a déjà adopté un habit de lumière, des baies
transparentes et une couleur légèrement dorées, mais il n’aime décidément pas
qu’on vienne le croquer à cette période de l’année. Les grappes se tiennent
bien, et devraient normalement être cueillies les dernières, en fin de
vendange. L’équipe de cueilleur devra certainement patienter entre les raisins
noirs et le Chardonnay, pour obtenir des jus d’une richesse et d’une élégante
finesse.
Attendons le
retour du soleil … !
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