Nous vous souhaitons à toutes et tous, un excellent passage à l’année 2012.
De gauche à droite : Roger Chartogne, Philippe Chartogne, Roger et Alexandre Chartogne, Eloi Chartogne. Un regret : Les femmes vigneronnes ne figurent pas sur ces photographies …
Comme l’année passée, je vais partager avec vous les écrits de mes ancêtres, qui nous ont laissé quelques mots sur les vendanges passées. Certains vignerons superstitieux se réfèrent toujours aux années passées se finissant par le même nombre. Voici donc la mémoire des années 1712 et 1812 (J’ai respecté les fautes mais saches Eloi Chartogne, mon fils, que si tu lis cela plus tard, cela ne t’autorise pas à faire les mêmes dans ton livre d’école).
1712 : Fiacre Taillet : L’an mil sept cens douze, bonne année en blé et en vin, le froment ont resté miélé, le blé à quinze livre le septié et le vin à quarante cinq livre la queux (ancienne mesure de liquides, variait selon les contrées, ici 266 litres).
1812 : Antoine Taillet (extraits ... beaucoup de détails sur la guerre de Napoléon) : Aujourd’hui, 2 Juillet 1812, il fait un froid excessif et les raisins tombent à terre. Le froid à duré constamment jusqu’au 16, ensuite des orages qui ont désolé quantité de pays. Et la douceur a repris. Ces petites pluies avec de la douceur nous ont fait augmenter le restant des raisins, car ils ont coulés au moins aux deux tiers, de manière que le vigneron était content de voir aller sa vigne aussi bien. Le mois de Septembre a été chaud, ce qui a fait noircir les raisins, de manière que le 23, le raisin était très noir, mais huit jours de pluies l’ont tardé. La vendange a commencé le 5 Octobre par un beau temps jusqu’au 12. Ensuite, toujours de la pluie jusqu’à la fin, de manière que quoique le raisin soit mur, le vin parait un peu verd ; quoique cela il a pris une couleur superbe. A partir du 11 Novembre il n’a cessé de geler très fort. Dans ce temps là, notre armée de Russie composée de 200.000 hommes a été totalement défaite, non tant par les batailles, mais par la forte gelée qui fit périr plus que les trois quarts du monde et douze mille chevaux. Il faisait si froid que les soldats ne restaient qu’un quart d’heure en faction, encore y en périssait-il beaucoup.
Bonne année !
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