Champagne Chartogne Taillet fr

Ca y est, on roule en Jag !

Voilà qui va faire parler dans le village, nous venons de nous acheter ... Une Jaguar.
Superbe, jantes en 18, Jaune et verte, un vrai bijou.
La largeur rend cependant les passages dans les rues assez difficile, mais quelle classe au volant de ce bolide.

Hummm ...

Je vous accorde cependant que la vitesse de pointe de 25km/h est assez décevante, et le confort y est plus que douteux. Mais on entend bien le bruit du moteur !

Vous m'aurez compris, non ça n'est pas une Jaguar, mais un Jaguar ... un tracteur. Outre le fait que ces machines soient depuis quelques années, devenues la fierté des vignerons lorsqu'ils se croisent, ces machines sont désormais très efficaces pour travailler dans les vignes. Le tracteur en lui même n'est pas le plus intéressant, mais le système de pulvérisation en revanche, l'est. Il s'agit d'une voute pneumatique, qui propulse de l'air sur les feuilles, les retourne, pour mieux appliquer les produits inévitables (Anti Mildiou / Oïdium) dans notre région nordique de la France. Cela nous permet donc de faire moins de passages, avec une efficacité accrue. Le choix du tracteur a été simple, l'objectif étant pour moi à l'origine, était de limiter l'impact de l'homme et de sa machine sur nos sols, j'ai choisi celui qui tasse le moins, l'un des plus légers, avec un couple pas trop important, pour ne pas arracher la couche supérieure du sol lors des reprises en côte. Les roues aussi sont étudiées pour répartir le poids lors du passage dans les rangs de vigne.

La seule ombre au tableau reste la cabine, je leur avais demandé sans cabine pour abaisser encore le poids du tracteur, et me permettre de travailler au grand air,  sans équipement inutile (Radio Clim ... la télé arrivera surement plus tard ...). Hors, ils n'ont pas enlevé cette cabine et me l'ont livré juste sans les carreaux latéraux. Donc, pour que ce sujet puisse servir à mes collègues, voici un tuyau :
Lorsque vous commandez votre machine, demandez leur d'enlever la cabine, vous la recevrez tout de même, et cela vous permettra d'économiser la modique somme de ... 13000€. (Moi aussi j'ai cru à la blague au début). Attention tout de même, si vous achetez des carreaux, que ça ne dépasse pas cette somme ... On ne sait jamais, qu'ils soient de la même famille ...

A bientôt ...

Second tirage de l'année / Cuvées spéciales

Il nous restait encore un second tirage à finir, avant de partir en vacances (dans les vignes de Merfy ...). Trois cuvées sont donc à ce jour, sorties de leurs habitats, pour se retrouver dans les bouteilles pendant plusieurs années.

Trois vins donc, issus de trois parcelles qui cette année, sont sortie du lot. Les francs de pieds en Meunier, mais aussi une cuvée de la parcelle "Les Alliées", ainsi qu'une autre, des Orizeaux, un Pinot Noir.

Ces trois parcelles nous auront demandé pendant l'année, un gros travail de suivi de la vigne, ce sont toutes les trois de vieilles dames de plus de quarantes années, qui réussissent toujours à nous livrer des vins onctueux et très présent en bouche. Chacun dans son style, le plus original étant les Francs de Pied de la parcelle "Les barres", qui se dévoile longuement en bouche, un plaisir gourmand que j'ai beaucoup apprécié en vin. Cette parcelle est la parcelle qui se trouve le plus au Sud du village, le plus proche de la roche mère, sur laquelle reposent des sables de thanécien. Ces derniers nous donnent bien souvent des vins droits, et  longs en bouche, les aromes qui en découlent, sont souvent explosifs, et d'un vocabulaire qui leur est propre. Je ne m'amuse jamais à remettre sur mes sens lors d'une dégustation, je laisse les dégustateurs dicter leur sensation face à mes vins, le seul soucis que j'ai, est de pouvoir reconnaitre, que ce vin vient de la parcelle, et non de mes cuves, ou "pire", du bois des fûts. Les bulles relèveront certainement sa fraicheur discrète. Une cuvée de 600 bouteilles que je vais suivre régulièrement pendant son vieillissement.

Ensuite, les Alliées, toujours 600 bouteilles (2 fûts de 300 litres), cette fois ci, la parcelle se rapproche de l'Ouest du village, près de Chenay, avec un support de sables, limons et argiles. Sur celui ci, la fraicheur s'exprime plus amplement, ce qui apporte à ce vin, une élégance et une finesse fort agréables. Le Meunier ne dévoile que très peu de fruits, il s'exprime au travers de sa terre, et non de son cépage, enfin ... c'est l'impression qu'il me laisse une fois passé par mes papilles ... J'ai redécouvert cette parcelle après un long vieillissement en cuverie. Un vrai plaisir pour moi, de gouter.

Pour finir, le Pinot Noir, et chez nous, je le retrouve bien au travers de ce nom bien marqueur et fort. Les Orizeaux, parcelle qui borde le village par le Sud, mais qui pourtant, a une face de son côteau dévoilant le Nord à ceux qui s'y promènent. Encore une fois, je ne m'amuserai pas à définir des impressions sur le vin, pour vous dire qu'il va sentir plutôt une pêche, plutôt une fleur, ou bien d'autres sensations gustatives que chacun peu s'amuser d'utiliser lorsqu'il vient boire un vin. Il est révélateur des Orizeaux, et se rapproche de peu aux vins des vignes du chateau de Merfy (que j'aime mettre en photo sur le blog). Ce vin là, je le retrouverai en Champagne, pour sur, car les bulles ne peuvent pas marquer ce qui caractérise ce Pinot là. Le toucher de bouche est fort, et marque le palet. L'oxydation naturelle du vin qui a vécu en barrique vient fixer tous les aromes qui auraient tenter de s'échapper de ce liquide gras.

Je suis impatient de les redécouvrir en Champagne,