Champagne Chartogne Taillet fr

Second tirage de l'année / Cuvées spéciales

Il nous restait encore un second tirage à finir, avant de partir en vacances (dans les vignes de Merfy ...). Trois cuvées sont donc à ce jour, sorties de leurs habitats, pour se retrouver dans les bouteilles pendant plusieurs années.

Trois vins donc, issus de trois parcelles qui cette année, sont sortie du lot. Les francs de pieds en Meunier, mais aussi une cuvée de la parcelle "Les Alliées", ainsi qu'une autre, des Orizeaux, un Pinot Noir.

Ces trois parcelles nous auront demandé pendant l'année, un gros travail de suivi de la vigne, ce sont toutes les trois de vieilles dames de plus de quarantes années, qui réussissent toujours à nous livrer des vins onctueux et très présent en bouche. Chacun dans son style, le plus original étant les Francs de Pied de la parcelle "Les barres", qui se dévoile longuement en bouche, un plaisir gourmand que j'ai beaucoup apprécié en vin. Cette parcelle est la parcelle qui se trouve le plus au Sud du village, le plus proche de la roche mère, sur laquelle reposent des sables de thanécien. Ces derniers nous donnent bien souvent des vins droits, et  longs en bouche, les aromes qui en découlent, sont souvent explosifs, et d'un vocabulaire qui leur est propre. Je ne m'amuse jamais à remettre sur mes sens lors d'une dégustation, je laisse les dégustateurs dicter leur sensation face à mes vins, le seul soucis que j'ai, est de pouvoir reconnaitre, que ce vin vient de la parcelle, et non de mes cuves, ou "pire", du bois des fûts. Les bulles relèveront certainement sa fraicheur discrète. Une cuvée de 600 bouteilles que je vais suivre régulièrement pendant son vieillissement.

Ensuite, les Alliées, toujours 600 bouteilles (2 fûts de 300 litres), cette fois ci, la parcelle se rapproche de l'Ouest du village, près de Chenay, avec un support de sables, limons et argiles. Sur celui ci, la fraicheur s'exprime plus amplement, ce qui apporte à ce vin, une élégance et une finesse fort agréables. Le Meunier ne dévoile que très peu de fruits, il s'exprime au travers de sa terre, et non de son cépage, enfin ... c'est l'impression qu'il me laisse une fois passé par mes papilles ... J'ai redécouvert cette parcelle après un long vieillissement en cuverie. Un vrai plaisir pour moi, de gouter.

Pour finir, le Pinot Noir, et chez nous, je le retrouve bien au travers de ce nom bien marqueur et fort. Les Orizeaux, parcelle qui borde le village par le Sud, mais qui pourtant, a une face de son côteau dévoilant le Nord à ceux qui s'y promènent. Encore une fois, je ne m'amuserai pas à définir des impressions sur le vin, pour vous dire qu'il va sentir plutôt une pêche, plutôt une fleur, ou bien d'autres sensations gustatives que chacun peu s'amuser d'utiliser lorsqu'il vient boire un vin. Il est révélateur des Orizeaux, et se rapproche de peu aux vins des vignes du chateau de Merfy (que j'aime mettre en photo sur le blog). Ce vin là, je le retrouverai en Champagne, pour sur, car les bulles ne peuvent pas marquer ce qui caractérise ce Pinot là. Le toucher de bouche est fort, et marque le palet. L'oxydation naturelle du vin qui a vécu en barrique vient fixer tous les aromes qui auraient tenter de s'échapper de ce liquide gras.

Je suis impatient de les redécouvrir en Champagne,

Merci "Le Monde"

Je voulais vous partager un article du journal "Le Monde", paru il y a peu de temps, sur la place des OGM en France et en Europe.

Pour résumer la situation, il met en avant la place des artisans producteurs de notre pays, face à l'introduction de Maïs OGM sur nos terres.

Mon point de vue est simple, puisque l'introduction des OGM m'empèchera de faire mon travail dans les années futures. Je plante des plants français, qui ont disparu de nos terres depuis la crise phylloxérique du 19ème, et j'entends certaines personnes expliquer à d'autres (qui n'ont jamais pris le temps de sentir l'odeur de la terre), que les OGM sont le futur, et que si nous ne nous y mettons pas, nous allons nous faire doubler par d'autres pays qui auront accepté ces mesures.

Restons sur une production paysanne, bien plus respectueuse de l'environnement, mais qui nous offre aussi un choix gustatif inimaginable. Pour ceux qui pensent que nous allons y perdre à ne pas accepter cet accord, je n'ai qu'une chose à leur dire : Produire moins, mais meilleur, n'est pas une ruine. Au contraire, quand nous consommerons, nous aurons le choix, peut être que nous aurons à payer plus cher, mais notre santé ainsi que notre richesse gustative ne sera pas entamée. Et puisque l'argent est le principal moteur de notre économie, n'oublions pas que notre richesse se fait et se fera par des produits que certains s'amusent à placer dans un haut de gamme, et que nous ne serons jamais compétitifs sur une production de masse, où la main d'œuvre est bien moins chère, et pour laquelle les quantités sont in atteignables dans un pays de la superficie de la France.

Et je ne traite pas ici, de l'influence qu'auront ces produits 100% Homme made ... sur notre environnement, sur le long terme, sur l'air que nous respirons, sur la terre que nous foulons tous les jours ... etc etc etc ...

 

Je vous laisse le lire, et apprécier / ou pas, les différentes lignes de ce journaliste.

Tiens, voilà des chrysopes

Les Chysopes sont de petites larves, d'excellents prédateurs contre les différentes populations d'acariens et autre petites bêtes qui influent négativement sur la santé de la vigne. J'ai eu le plaisir de trouver quelques œufs de Chrysopes, ce matin, dans la parcelle le chemin de Reims. Pour le moment, je ne peux observer que l'œuf de ce prédateur, qui devrait éclore d'ici peu. L'œuf de Chrysope est original, puisqu'il reste pendu à quelques millimètres de la feuille de vigne

Les Chrysopes sont utiles contre bon nombre de parasites, comme par exemple les cochenilles, qui facilitent la transmission de l'enroulement (maladie de la vigne), contre les acariens, ou encore contre ... le phylloxera de surface, qui s'attaque aux feuilles de vignes.

Voici un tableau qui aide à comprendre le rôle de certains auxiliaires, dont notre Chrysope :

Cette petite bête peut paraitre ridicule, mais elle représente à mes yeux un signe de repopulation de nos vignes, une forme de reconstruction de la faune et de la flore, nécessaire à la santé de la vigne, du raisin, et au bon vin !!!

Je ne vais pas oublier de rappeler une étude, réalisée sur cette population de Chrysopes. Cette étude révèle une mortalité importante chez les larves de Chrysopes, nourries de chenilles de ver du cotonnier ayant survécue à l'ingestion de Maïs génétiquement modifié. Je n'ai rien à ajouter ...

 

Un vendredi 13 pas tout à fait comme les autres.

Après l'aventure du Chat, ou encore du chien retrouvé dans les vignes, voici le faon.

Je vous l'accorde, après lecture de ces différents posts, vous pourriez penser que je vous prends pour des chèvres, mais c'est bien ce qui s'est passé en cette belle journée de vendredi.
Tout commençait à merveille, préparation du départ des commandes France, petit briefing à l'équipe, quand soudain, Franck plaça son regard vers la maison en me faisant remarquer qu'une bête venait d'y rentrer.

Nous nous sommes approchés de l'endroit quand soudain, d'un bond, il repassa devant nous sans même porter attention à notre présence.
Un petit faon, qui paraissait perdu, et qui semblait chercher sa maman par de petits cris aiguës.

A ce moment précis, nous avions tous la même idée en tête, essayer de ne pas stresser cette pauvre bête, et lui éviter toute souffrance inutile.

Je pris alors les devants, et cria d'un ton sec et déterminé :
"Clément, va chercher le fusil, Franck allume le barbecue pendant que je vais préparer les sauces !"

Fin de la parenthèse douteuse.

La consigne fût plutôt de ne pas y toucher, le temps que j'appelle un organisme spécialisé dans la protection des bêtes sauvages.
Ces derniers nous conseillèrent de rapporter le Faon prêt du bois le plus proche, afin que sa mère le retrouve, et surtout en évitant de le toucher.
Le convoi prit une bonne heure, pendant laquelle chacun entourait l'animal pour le ramener dans son milieu naturel, quelques dizaines de mètres au nord de la maison.

                                                                                                                                                                                                                                                   Nous garderons un très bon souvenir de ce petit évènement du vendredi 13, et quelques regrets tout de même : Plus de cartouches dans le fusil !

Nous souhaitons tous à ce faon, de retrouver sa maman rapidement, et de vivre à l'écart de nos fusils, et de nos assiettes !

La fin de journée fût plus calme, avec tout de même un atterrissage douteux d'une montgolfière, à quelques dizaines de mètres village.

La Vinothèque de Tours en folie !

C’est avec une grande impatience que nous nous sommes rendus, avec Périne, à la Vinothèque de Tours, pour le salon qu’organise André Vaillant, le passionné qui tient cette cave. Tous les deux ans, les Vaillant se mettent au travail avec leur équipe familiale, pour monter ensemble un salon digne des plus beaux salons français. Nous participons tous les ans à cette belle manifestation, cependant Elisabeth est en ce moment pour la même raison en Italie, j’ai donc pu la remplacer …

Cette année, ce rendez vous était donné à la grange de Meslay, une ancienne grange fortifiée du IXè siècle, qui était anciennement un prieuré et un domaine agricole.

C’est ainsi que nous nous sommes donc tous regroupés, viticulteurs et amateurs de vins, dans ces vieux murs gorgés d’histoire. La Loire, La Champagne, La Bourgogne, Le Rhône … beaucoup de régions viticoles françaises y étaient représenté par des vignerons emblématiques et talentueux. Raveneau, Confuron, L’hortus, Dugat, Gérin, Combier ... et tant d’autres, étaient regroupés pour faire déguster leurs vins, puis diner avec les clients de la vinothèque en compagnie des vignerons. Un moment inoubliable, et très bien orchestré, qui ne nous laisse qu’une seule pensée en tête : Vivement 2010, pour la prochaine édition de ce salon !

Je ne peux clôturer ce sujet sans remercie la famille Vaillant pour tous les efforts entrepris pour organiser une telle manifestation. J’encourage tous ceux qui sont à proximité de ce lieu de bon boire, à aller visiter cette cave, et pourquoi pas, participer à la prochaine édition de ces Oeno Follies !

Voici l'adresse de la Vinothèque, ainsi que quelques photos de l'évènement :

Adresse du site de la Vinothèque de Tours

 

 

 

 

 

 

 

Et Maintenant ?

La musique disait :

Et maintenant .... .... que vais-je faire ... ....

Je crois que nous sommes beaucoup dans notre métier, en Champagne, à fredonner cet air. Deux optiques s'offrent à nous quant aux premiers traitements contre le mildiou. Je suis sur qu'au moment ou je vous écris, beaucoup sont anxieux devant leur écran de télévision, à vérifier si la météo ne bouge pas pour les journées qui arrivent. Car la situation est la suivante :

1er Mai : Dernières pluies en Champagne.

6 Mai Les œufs de mildiou sont maintenant murs, mais ne peuvent pas encore toucher la vigne sans un orage ou des averses assez puissantes ou répétées.

12 Mai : Aujourd'hui, aucune pluie ne s'est encore prononcée depuis le 1er Mai. Donc nous sommes protégés de la maladie qui sévit le plus dans le monde viticole.

Le constat est cependant mitigé. Deux types de stratégies de traitement sont possible, l'une préventive, l'autre curative. Généralement, nous ne traitons uniquement qu'en curatif, lorsque la maladie frappe le plus fort. Cependant, à la vue des différents relevés météo qui nous parviennent au compte goutte (notez le jeu de mot sans intérêt), les premières pluies s'abattront sur la Champagne à partir de Mercredi pour certains villages, Jeudi pour d'autres (Merfy en fait partie). D'après cette même source, il ne s'arrêtera pas de pleuvoir avant  le premier Juin ...
Ce qui nous fait deux semaines sans protection de la vigne si jamais le scénario le plus pécimiste qui nous annonce de la pluie en continu pendant 2 semaines est correct. Ou dans un autre cas, Dimanche, le temps est nuageux mais les pluies sont très faibles et le sol assez séché pour passer, et donc il nous sera possible de passer pour traiter après les premières contaminations.

Les calculs savants ne servant à rien dans ce domaine, je vais méditer dans mon lit !

Voici quelques photos de l'état d'avancement de la vigne :

Le Jardin est ouvert ...

Nous y voila. Pour résumer la situation globale en Champagne, nous avons eu un climat plutôt difficile jusqu’à il y a deux semaines. Difficile ou plutôt pluvieux, avec des averses répétées et quelques orages de grêle sans réel impact sur les bourgeons. Mais depuis quelques jours, voir petites semaines, le débourrement a eu lieu, suivant l’évolution du climat, vers un temps sec et ensoleillé.

Les bourgeons n'ont pas souffert de gelées dans notre coin, cependant, quelques ravageurs de la vigne sont venus dresser leur table au milieu de nos vignes. J'en ai pour preuve cette photo, qui nous montre bien à quel point les mange-bourgeons peuvent être affamés !

 

Pas de dégâts importants cependant. Ils ont coutume de commencer un pied de vigne, manger les bourgeons, puis parfois de passer au pied voisin pour enfin faire une sieste et arrêter leur course à la bonne bouffe. Oh non, pas question de traiter contre ces petites bêtes, un gourmand ne reprochera jamais à un autre de bien manger bien boire ... !

En terme de travail, si je résume la situation, les pluies du mois précédent nous ont totalement empêché de freiner la course des herbes folles, impossible de passer les charrues sous peine de faire un passage inutile (la pluie qui suit le désherbage mécanique re-dynamise l’activité racinaire des herbes qui ne sont que soulevées et non tuées). Et je ne vous cache pas que lorsque vous êtes le seul à ne pas utiliser de désherbant, lorsque vous passez prêt de vos vignes, imaginer ce que pense votre voisin qui vous fait un salut avec un sourire en coin, vient naturellement. Je renvoie donc à chaque fois ce petit signe de main, en profitant de cette grosse main pour cacher ma vigne forêt. (J’exagère certes, mais tout de même).

Après quelques ongles de mains rongés il s’est enfin mis à faire beau. Et ce depuis maintenant une grosse semaine. Les sols ont séché et là, nous avons pu nous mettre au travail. Dans un premier temps, nous sommes passés avec les « roto-fils » afin de couper les herbes hautes (qui empêchent aux outils interceps de faire un travail optimal).. Puis vint les passages de cet outil qui soulève l’herbe afin de décoller les racines pour ensuite laisser l’herbe mourir face au soleil qui les étouffe. Une grosse semaine de travail intense, pour en arriver aujourd’hui à un résultat qui rassure, et qui me réconforte dans mon choix de ne pas utiliser d’herbicides, nocifs pour la vigne, et pour son sol.

Voici quelques photos prises ce soir dans deux parcelles : La vigne du cimetière (Pinot Noir) , et les Heurtebises (Chardonnay)

Mais je préfère ne pas m'arrêter là, je sais que certains collègues vignerons vont lire ces lignes, et pour les rassurer, et satisfaire leur besoin de se rassurer en constatant qu'ils ne sont pas les seuls dans une situation tendue (je partage ce besoin ...), il nous reste encore du travail. Car malgré le passage de charrues et les nombreuses heures de travail à la main pour libérer les pieds des herbes trop encombrantes, il nous reste encore deux vignes, et en ce moment même, je vois déjà des herbes repousser à l'endroit même ou je suis passé cette semaine. Bon courage donc à tous les vignerons qui lisent ce blog, vous n'êtes pas seuls !

 

Le premier tirage 2008 est terminé !

Quelle période intense nous venons de passer là … Le tirage commence au moment où nous réactivons les levures qui auront pour mission de transformer la liqueur (le sucre) en alcool. Plus précisément, les 23gr de sucre par litre ajoutés dans la bouteille, pour créer l’effervescence la pression, les bulles etc etc. Ces petites levures sont alors, avant la mise en bouteille, nos bébés. Le travail de vigneron à ce stade consiste à se lever toutes les 2 heures pour surveiller que ces dernières ont toujours à manger, et n’étouffent pas dans le gaz carbonique qu’elles produisent. Il faut alors leur redonner du sucre, et les oxygéner, en ouvrant la cuve, et en les laissant prendre l’air nécessaire en dehors de cet univers clos.

Après la préparation de ces levures, viennent les jours de tirage, deux jours pendant lesquels l’équipe et la famille, nous sommes regroupés pour suivre la cadence de l’embouteilleuse, mais aussi pour faire des tas de bouteilles dans la cave. Pour cette occasion 11 personnes étaient présentes pour mettre en bouteille les cuvées Sainte Anne et Blanc de Blancs. La particularité de cette année est l’assemblage de ces cuvées. La cuvée sainte Anne cette année, ne sera plus constituée de Meunier, et le blanc de blancs est une sélection du vin d’une seule parcelle, les heurtebises. Deux vins d’une belle fraicheur, et une finesse rare pour ces cuvées. Un style de vins précis, pour la cuvée Sainte Anne, et Original pour le Blanc de Blancs. A découvrir dans quelques années …

Un grand soulagement donc, puisque tout s’est bien passé, dans la bonne humeur de ces journées chargées. Il me reste encore à prévoir le tirage de nos cuvées spéciales, qui prennent leur temps pour finir leur fermentation malolactique.

Voici quelques photos du tirage et de ses acteurs, désolé pour ceux qui ne figurent pas sur les photos, toutes n'étaient pas nettes ...

Mise en bouteille 2008

Nous y voilà, quelques semaines de remous, d'intenses émotions et d'activité continue, pour parvenir aux journées du tirage 2008 en ayant la tête au vin, sans avoir à se soucier des différents travaux que nous n'aurions pas eu le temps de finir à cette date.

La vigne peut maintenant pousser sans soucis, puisque nous avons fini les travaux de taille, de liage et du positionnement des fils à terre. Il me reste tout de même à aller désherber mécaniquement les vignes, mais je prévois ce travail pour la semaine prochaine.

Les levures se comportent très bien pour l'instant, une belle activité au microscope nous rassure par rapport à cette mise en bouteille, qui nous l'espérons, se déroulera dans un climat "chaud". Si les températures baissent, les bouteilles risquent d'être trop froides pour que la fermentation se déroule correctement. Mais pour l'instant, le soleil qui brille l'après midi ainsi que les prévisions météo semblent influencer positivement les vins et leur capacité à supporter une seconde fermentation en bouteille.

Ce tirage est réservé à la cuvée Sainte Anne ainsi qu'au Blanc de Blancs. Deux autres cuvées seront mises en bouteille quand elles décideront de travailler un peu, entendons pas là, de finir leur fermentation malolactique ! Une nouveauté d'ailleurs à ce sujet, nous tirons cette année deux Blanc de Noirs, un 100% Meunier Franc de pieds, et un 100% Pinot Noir de la parcelle les Orizeaux. Le premier travaillé en fûts, levures indigènes ... et le second, travaillé de la même manière, à la seule différence qu'une partie du vin a été vinifié en cuve à hauteur de 60%.

Voici quelques photos de l'état de notre cour en cette période importante de l'année.

 

Querelles entre Champenois et Bourguignons au 18ème ...

M'intéressant à l'histoire, j'essaye de trouver un maximum de recueils sur la vigne, le vin, et les coutumes de Champagnes quelques siècles auparavant.
Et en cherchant, je suis tombé sur quelques querelles sympathiques, entre nos amis Bourguignons et nous, les Champenois, affrontant nos vins et essayant de justifier leurs bienfaits sur la santé et sur la joie qu'ils engendraient. Voici donc quelques lignes de ce croustillant débat, entre deux régions !

Les vers d'un bon Champenois de l'époque, étaient les suivants :

Je cite, ceux de Despréaux, mis dans la bouche du gros Evrard :
............. Non, non, songeons à vivre,
Va maigrir, si tu veux, et sécher sur un livre.
Pour moi je lis la Bible autant que l'Alcoran,
je sais ce qu'un fermier nous doit rendre par an
Sur quelle vigne, à Reims, nous avons hypothèque.
Vingt muids rangés chez moi, font ma bibliothèque.

Mais voilà cependant, les lignes que s'envoyaient les deux régions, étaient souvent plus tendues. Les bourguignons ont commencé à l'époque (vous pouvez me croire ...), la Bourgogne jalouse nous harcelait toujours.

Vante Champagne ambitieuse, l'odeur et l'éclat de ton vin,
Dont la sève pernicieuse, dans ce brillant cache un venin.
Tu dois toute ta gloire en France,
A cette agréable apparence
Qui nous attire et nous séduit;
Qu'à Beaune ta liqueur soumise, dans les repas ne soit admise
Que sagement avec le fruit ...

La Champagne ne se laissant pas faire lui répondit rapidement :
Sitôt que sur de riches tables,
De ce nectar, avec le fruit
On sert les coupes délectables, de joie il s'élève un doux bruit;
On voit même sur le visage du plus sévère et du plus sage
Un air joyeux et plus serein;
Le ris, l'entretien se réveille
Il n'est plus de liqueur pareille
A cet élixir souverain.

Et suivait à ceci :
Par un si beau présent on vide la querelle
Mettez les armes bas, Bourguignons envieux
Et confessez que l'ode la plus belle
Est celle qu'on paye le mieux

Le bourguignon revint à la charge, en adressant à l'auteur Champenois :
A ce que je me persuade
Sur la qualité des bons vins
Grenan ta cause est bien malade :
Tu consultes les médecins.

Pour finir,  l'entente se scella par quelques lignes agréables, que j'aime garder en référence :
Un franc Bourguignon se fait gloire
D'être avec un Rémois à boire
Ils sont tous deux bons connaisseurs
Et ne sont pas moins bons buveurs.

Quelques lignes sont mal expliquées, car réduite, mais la place me manque sur un blog, j'espère que vous aurez apprécié autant que moi ces quelques discussions, qui nous rapellent tout de même .......
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Que le meilleur vin vient de Champagne !

Je vais éviter la bourgogne quelques moments, ça me semble plus raisonnable ...